L'homme, son identité révélée en Jésus, le Christ

Edito : A hauteur d’homme

Dans ce numéro, il nous est donné une nouvelle fois de méditer le ressort, la racine même de la fécondité évangélique de François et Claire d’Assise. Tous deux, à la suite de saint Paul, reconnaissent en Jésus le Christ : « Celui qui m’a aimé s’est livré pour moi ». Cet embrassement de la Présence même au cœur de l’épreuve de l’absence nous libère de nous-mêmes. Comme l’affirme Jean Vanier : « Etre libre, c’est placé la justice, la vérité, le service au-delà de nous-mêmes ». Notre métier d’homme, à travers tous les coloris de nos activités se dessine à l’orée de cet horizon. 

Le pape, dans son discours lors de la veillée de prière en préparation du synode des évêques, a souligné avec force un des traits de l’identité chrétienne, cher à la spiritualité franciscaine : « Une Eglise d’enfants qui se reconnaissent ''frères'' n’arrive jamais à considérer quelqu’un uniquement comme un poids, un problème, un coût, une préoccupation ou un risque : l’autre est essentiellement un don ».

Dans notre Projet de vie, l’article 13 est explicite : « Les laïcs franciscains accueilleront d’un cœur humble et courtois tout homme comme un don du Seigneur et une image du Christ ».

 

Le frère Alain Richard, lors de sa dernière visite à l’Hôtellerie Franciscaine me confiait : « Je ne pourrais pas, à plus de nonante ans, sourire à la vie et continuer mon combat au service de l’homme dans les réseaux les plus divers sans avoir la possibilité de dire chaque jour à Jésus : « Ecoute, viens, on va s’asseoir, boire un verre et discuter… » Chacun avec sa propre sensibilité, son psychisme particulier doit pouvoir désirer converser avec la Présence. 

Au fil des pages, vous découvrirez différents témoignages d’hommes et de femmes « sauvés des filets de l’abîme », non pas parce qu’ils sont exceptionnellement doués ou qu’ils ont tiré le gros lot mais tout simplement parce qu’ils ont placé le geste fraternel, l’émerveillement, la ténacité au cœur de leur quotidien.

Didier Burkhalter nous a rappelé que l’humanité triomphe de l’inhumanité à chaque fois que des personnes comme saint Maurice ont le courage d’être à hauteur d’homme.

Bonne fête de la Toussaint,

Brigitte