Devenons des outres nouvelles

Au terme de ce programme d’année : « Fragiles dans un monde fragile », pourquoi l’Equipe Message choisit-elle cette page d’Ecriture « Vin nouveau, outre neuve » ?

Ce vin nouveau, c’est Jésus lui-même, l’Homme-Dieu qui traverse de bout en bout la condition humaine soumise à la mort biologique, à la finitude qui caractérise le mode d’être au monde de l’humanité. 

Gethsémani nous offre quelques « pics de l’humanité de Jésus » selon l’expression d’une participante à la retraite de la Semaine Sainte. Jésus a peur comme tout homme, ressent angoisse et effroi à l’approche de sa mort, a un mouvement de recul devant la coupe qu’il doit boire, éprouve une tristesse à en mourir, un abandon total et le désir de partager sa peur avec les disciples. Ne rougissons pas de nos fragilités, de nos peurs ; elles sont les leviers de notre libération, de notre délivrance ; elles sont chemins de vie. Aux racines de sa vulnérabilité, de sa précarité, Jésus est l’Eveilleur, le Passeur, celui qui tient le cap dans la tourmente incontournable de notre humanité. Il nous révèle ainsi ce qu’est une vie d’homme accomplie, laissant couler la source, sonner le chant divin en son cœur. 

 

François a saisi la nouveauté de l’Evangile et a voulu offrir des structures nouvelles à sa première fraternité. Comme lui, devenons ces outres nouvelles, bouleversons nos habitudes, ayons des audaces, croyons à la possible rupture de notre pesanteur. Ainsi nous pouvons imaginer, rêver et donc féconder une manière de penser, d’agir, d’aimer qui éclabousse, pulvérise toutes nos velléités, nos résignations. Essayons en fraternité d’être pour nos frères et sœurs ce « vin nouveau ». Mettons au monde ce Jésus pauvre, crucifié. Il est le Vivant par excellence même si comme l’écrit Charles Péguy : « Dieu lui-même a craint la mort ».

Brigitte