La création, son axe

Edito: Notre participation au jaillissement du monde

Lorsque les fraternités du Mouvement franciscain laïc ont choisi leur nouveau programme d’année : « Le regard de François sur l’homme et la création », elles n’avaient pas connaissance, de la nouvelle encyclique « Laudato si » publiée en ces jours de juin. 

Quelle belle coïncidence ! Le pape François cite dès le début de son texte saint François d’Assise pour évoquer la nécessité d’une écologie intégrale : « Je crois que François est l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité (…) en lui sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement et la paix intérieure ». 

La création tout entière chez le Poverello est d’abord l’expression même de la Trinité créatrice, pur Don. Elle bruit de la présence amoureuse de Celui qui se donne tout entier par amour à sa créature. Ainsi, sainte Claire, comme François, proclame la création comme le lieu même de la relation et non d’une quelconque fabrication. Chez le psalmiste, les éléments notamment le soleil ne sont pas divinisés, ils ont le statut de simples créatures mais chez François, ces dernières sont appelées frères et sœurs. Elles louent, manifestent et communiquent Dieu.

 

Comme l’exprime Thierry Collaud, l’homme participe à cette solidarité existentielle et ombilicale des créatures tout en ayant sa spécificité : poursuivre l’œuvre de Dieu, le jaillissement du monde, sa sortie du chaos : sa justice.

Nous sommes conviés cette année à prendre connaissance de ce regard franciscain, à convertir le nôtre. Ainsi nous devons demeurer vigilants sur notre aptitude à exercer nos capacités de jugement, de lucidité, d’émerveillement, de bonté afin d’éviter deux écueils : l’optimisme naïf innocentant l’homme ou, au contraire, un pessimisme pervers accablant l’homme de tous les maux. La joie franciscaine résulte dans son inclination à la louange : reconnaître que Dieu est source, fécondité, sens. En cela, elle est « salut et liberté ».

Brigitte